Une seule technique, c'est une technique de trop

Comme aimait bien dire mon maître de Kali, toute technique a une contre-technique. 

Une des observations de maître Wang Xiangzhai a été que les élèves avaient la tendance de se perdre dans l'apprentissage, la répétition et la comparaison des techniques, oubliant, en même temps, l'importance du développement des qualités de base du corps: la structure, la force, la vitesse, la coordination, l'équilibre, etc. D'ailleurs, les grands combattants de MMA d'aujourd'hui ne montrent pas une grande diversité de techniques, mais surtout un niveau extraordinaire de conditionnement physique.

Dans l'Yi Quan, on étudie principalement des postures et des mouvements. Le peu de techniques qui sont présentes sont plus un prétexte pour étudier des forces et leur impact soit sur nous-mêmes, soit sur le corps de notre partenaire ou adversaire. Dans une situation de stress, la plupart des gestes de finesse deviennent inaccessibles. Seuls les modèles simples et très anciens restent. Les combattants les plus techniques ne sont pas forcément les mieux formés, mais souvent ceux avec le plus d'expérience et une meilleure capacité pour gérer le stress de la compétition ou du combat.

Le naturel, on cherche et on étudie le naturel. Comme disaient les anciens maîtres, la meilleure intention est l'absence de toute intention. Qu'on soit fort, oui, mais fort naturellement, comme le tigre, qui est féroce sans en être conscient...